Constitution européenne : l'évidence du « NON »
Le 29 mai prochain, les Français auront à se prononcer par référendum sur
l'adoption du Traité établissant une Constitution pour l'Europe. À en croire
éditorialistes et hommes politiques de tout bord, la cause est entendue :
le « oui » est héroïque, le « non » et ses partisans irrationnels et
méprisables. Pourtant, l'analyse du discours dominant sur l'Europe révèle
une perception allégorique, souvent infantile, qui occulte la réalité d'un
édifice fortement marqué par le libéralisme économique. Les véritables enjeux
du scrutin sont largement passés sous silence. « L'Europe, c'est bien, donc
il faut voter oui », entend-on dire en substance.
L'Europe nouvelle sera-t-elle plus démocratique, plus sociale ? Les
changements institutionnels proposés rapprochent-ils l'Union de ses citoyens ?
La Charte des droits fondamentaux, qui devient juridiquement contraignante,
est-elle un progrès ? Quelles sont les grandes orientations politiques et
économiques ? Est-ce un traité ? Une constitution ? Un traité à valeur
constitutionnelle ? La Constitution est-elle idéologiquement neutre ? Ces
questions de fond ne sont jamais abordées, et pour cause : elles
risqueraient de révéler que, s'il était ratifié, le traité constituerait le
texte constitutionnel le plus économiquement libéral jamais adopté.
Comment les citoyens pourraient-ils faire un choix éclairé dans les
conditions du pseudo-débat actuel ? De fait, selon un sondage réalisé par
Eurobaromètre, 78% des Européens méconnaissent totalement le contenu du traité
ou en en ont une idée très floue. En France, plus de 40% des électeurs se
disaient encore indécis début mars. Les Français cherchent des réponses à
leurs interrogations, et ils ne les trouvent ni dans le traité lui-même,
largement inintelligible pour le commun des mortels, ni dans l'approche
médiatique actuelle, à sens unique. L'analyse qui suit contribue à pallier ce
manque. En citant abondamment des extraits des différents articles du traité,
elle montre que la Constitution est porteuse de nombreuses régressions
démocratiques et sociales.
Le texte ci-dessous est la contribution d'un simple citoyen, hors de
toute logique de parti, à la campagne référendaire. C'est aussi une réaction
de rejet de l'Europe actuelle, aux antipodes de l'Europe que les peuples attendent.
Sylvain Petitjean
(sylvain.petitjean@free.fr)
Le document complet au format Word ou
pdf (ainsi que les références des
citations, format Word ou pdf).
L'évidence du « NON » résumée en deux pages (en version Word).
Quelques ouvrages pour aller plus loin :
- Jacques Généreux, Manuel critique du parfait européen, Le Seuil, 2005
- Paul Alliès, Une Constitution contre la démocratie ?, Climats, 2005
- Raoul-Marc Jennar, Europe, la trahison des élites, Fayard, 2004
- Yves Salesse, Manifeste pour une autre Europe, Le Félin, 2003
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